La saponification à froid
Bonjour!
La méthode de saponification à froid est la méthode que j’utilise pour la fabrication de mes savons : Huile + soude —> Produit lavant + Glycérine
Le savon dur que vous avez entre les mains correspond au mélange du produit lavant et de la glycérine. La glycérine est un « principe doux », hydratant et adoucissant qui apparaît au cours de la réaction et qui se retrouve donc naturellement dans le savon. Et alors? Et bien l’objectif de cet article est de tordre le coup aux remarques du genre « Oh moi, j’achète pas de savonnettes parce que ça me tire la peau! » Oui, c’est vrai, mais qu’avec des savons industriels, même labellisés. Pourquoi?
La méthode artisanale de saponification à froid est impossible à réaliser à l’échelle industrielle car la vitesse de prise est très rapide, donc les quantités traitées ne peuvent pas être trop importantes. Qu’ont donc trouvé les industriels pour contourner le problème? Ils ajoutent de l’eau (entre autres) en cours de fabrication (étape de « mouillage »), ce qui ralentit la vitesse de prise mais….sépare la glycérine! Cela leur permet donc de fabriquer des quantités industrielles de savons…mais aux propriétés décapantes et agressives. Ne vous inquiétez pas pour eux, ils sont contents, la glycérine est récupérée et vendue aux laboratoires pharmaceutiques. Bon…sauf que le problème c’est que le marché est inondé de savons fabriqués industriellement (oui, oui même le savon de Marseille, même le savon d’Alep…) et que l’image du savon en a donc pris un coup depuis le début de l’industrialisation. Ne vous inquiétez à nouveau pas pour eux, car dans les années 30, le gel douche apparaît et les industriels peuvent même vous vendre de l’eau à un prix défiant toute concurrence avec des tensioactifs de synthèse, allergènes et irritants également, mais qui vous donne plein de mousse et un effet lissant super sympa…
Revenons à nos moutons, enfin à nos savons : seule la méthode artisanale de saponification à froid ne recourt pas au mouillage et conserve au savon sa glycérine initiale provenant des huiles végétales utilisées. Ce savon est donc naturellement doux, biodégradable et garde les propriétés des ingrédients utilisés, puisque l’on travaille à 50°C maximum en fonction des formulations.
Un dernier petit focus sur le « savon sans savon » que médecins et dermatologues prescrivent. Ce pain dermatologique est un détergent d’origine pétrochimique, mis au point par les Américains pendant la guerre du Pacifique pour que les soldats puissent se laver à l’eau de mer.
Voilà pour ce que j’avais sur le coeur. Dans un prochain article, je souhaite tordre le coup aux remarques « le savon solide est un nid à bactéries »…
Pour aller plus loin : Les bienfaits des huiles végétales de Michel Pobeda